CAUCHEMAR
Cette nuit, j’ai fait un cauchemar.
Mes enfants vivaient loin de moi. Je ne les voyais pas se lever le matin, je ne les embrassais plus le soir en leur souhaitant bonne nuit.
Autour de moi le silence, insupportable. Et cette boule à l’intérieur qui me prenait tous les mots. C’est fragile les mots, comme le cœur des enfants, un rien les abîme.
Cette nuit, j’ai fait un cauchemar.
Les mots me manquaient, mes enfants aussi.
J’entendais la voix de mon fils loin, comme une supplique « maman je veux te voir, viens me chercher. » Mes mots se noyaient dans ses larmes d’enfant.
Cette nuit, j’ai fait un cauchemar.
Dehors, la pénombre étouffante. Je n’aime pas quand mon écriture est noire, je n’aime pas quand son regard s’assombrit. J’ai attendu que le jour se lève, que les mots me reviennent, j’attends que mes enfants reviennent.