BLASPHEME
J’ai cru en toi quand je ne croyais plus en personne, meurtrie par tant de guerres lasses.
J’ai aimé la douceur de tes paroles, j’ai aimé la chaleur de tes bras. Je t’ai aimé, comme une évidence. Sans concession. Sans défaillir.
Comme on rentre en religion, je suis entré chez toi. Je t’ai laissé guider mes pas, mes pensées. Tu étais si différent des autres...
Et aujourd’hui, regarde où nous en sommes...
Je ne sais plus comment t’aimer...
Parle-moi. Dis-moi que je vais me réveiller. Que le cauchemar est terminé. Dis-moi que la vie ne s’arrête pas. Mais je ne t’entends plus...
Je t’ai pardonné tes silences. Je t’ai pardonné mes larmes. Je t’ai pardonné. Et puis ? Rien n’a changé...
Je ne sais plus comment t’aimer... Quand j’en crève de voir ces gamins qu’on abîme, ces femmes qu’on assassine, et ces hommes que tu pousses à la guerre. J’en crève et toi tu ne fais rien...
Je ne sais plus comment t’aimer... Puisque je ne sais plus qui tu es. Tu changes de nom pour mieux régner, et vois ce que tu as fait de nous...
Je ne sais plus t’aimer... Peu à peu, j’oublie le chemin de chez toi, j’oublie ta voix, j’oublie ton visage.
Et puis j’oublie de t’aimer.