OH MON BATEAU
Cette année, on est parti en vacances avec le bateau. Ce n’est pas un yacht, nous sommes restés humbles... Enfin, moi si on m’avait demandé mon avis, j’aurais choisi le yacht, mais qui me demande mon avis ?!!! Alors va pour une barcasse...
A peine arrivés, on a sauté dans nos maillots de bain et on a mis le bateau à l’eau. Les enfants adorent faire du bateau.
- Maman, y a combien de gilets de sauvetage ?
- Enfin ! Il y en a pour tout le monde ! Tiens enfile le tien...
- Papa, tu vas pas trop vite cette fois !
- Pffff... Mais oui, tu me connais.
- Oui...
C’est dingue ce manque de confiance de nos enfants...
- Allez les enfants, montez dans le bateau !
La mer avait quelques moutons, mais Chéri avait tellement envie d’en découdre avec les éléments... A la sortie du canal, il a commencé à accélérer, histoire de nous mettre l’eau à la bouche. En fait d’eau à la bouche, c’est en pleine poire qu’on a pris la première vague. Ça a fait rire les enfants. Deux secondes. Parce qu’une autre vague est passée par-dessus le bateau. Et puis une autre. Après on ne les a plus comptées... On essayait juste de se tenir à ce qu’on pouvait pour ne pas passer par-dessus bord et vomir notre estomac. Un des enfants a commencé à flipper, il s’est accroché à mon maillot de bain comme une moule à son rocher. J’ai dû me battre pour récupérer mon bout de tissu... Chéri lui, s'amusait comme un fou, il avait ce regard de môme qui me fait fondre comme un caramel (mais bizarrement pas cette fois...)
Quand je lui ai demandé de ralentir, il m’a gentiment expliqué que plus vite on passerait dans les vagues moins on souffrirait du mal de mer et plus vite on serait rentrés... Forcément...
Une demi-heure plus tard (Chéri avait raison), on est rentré au port. Mais on ne ressemblait plus à rien. Les enfants étaient transis de froid, cloués sur leur siège par un gilet gorgé d’eau, la mine défaite. Moi, j’avais du rimmel plein les joues et des traînées de sel sur tout le corps. Et mes cheveux... De vulgaires spaghettis écrasés ça et là sur mon visage... Mais nous sommes restés dignes... Enfin, pas longtemps... Parce que dans le canal Chéri n’a pas vu le rocher qui affleurait la surface de l’eau... Et on s’est échoués comme des baleines sur ce rocher, avec de chaque côté des pêcheurs qui nous regardaient amusés...
Les petits ont commencé à crier « on va couler »... Après je ne sais plus... Je crois que je me suis laissée glisser du siège pour ramasser ma dignité et j’ai attendu des éléments plus cléments...
Le lendemain, quand Chéri a remis le bateau à l’eau, il n’a trouvé personne pour l’accompagner... Avec les enfants, on a préféré aller faire des pâtés sur la plage, question de dignité...